16 septembre 2017: une condamnation à perpétuité du président égyptien déchu Mohamed Morsi a été confirmée, ce qui montre apparemment que le gouvernement du Caire n’a pas l’intention d’assouplir la répression contre les partisans des Frères musulmans.
Le journal égyptien al-Ahram a indiqué samedi dans son édition en ligne que la Cour de cassation égyptienne avait confirmé la condamnation d’une accusation d’espionnage pour le Qatar.
Le tribunal a également confirmé trois condamnations à mort prononcées contre des suspects dans cette affaire, a indiqué le journal, ajoutant que trois autres personnes, toujours en liberté, pourraient faire appel des condamnations similaires qui leur ont été données. Les personnes condamnées à mort sont Ahmed Ali Abdu Afifi, Mohammed Adel Kailani et Ahmed Ismail Thabet, dont les condamnations ont été confirmées le 19 juin.

Pour plus d’informations sur le cas no. 3690/2014/South Giza plenary: http://www.cihrs.org/wp-content/uploads/2018/01/Summary-of-impending-executions.pdf
La peine d’emprisonnement à perpétuité, 25 ans en Égypte, est désormais définitive pour Morsi, tandis que la Cour de cassation a annulé une autre peine de prison de 15 ans qui lui a été infligée.
Morsi a été reconnu coupable d’espionnage pour le Qatar en 2016 avec des procureurs affirmant qu’il avait collaboré avec des secrétaires et des personnalités des Frères musulmans pour divulguer des documents classifiés au gouvernement à Doha lorsqu’il était au pouvoir. Le chef d’état-major de Morsi à l’époque, Ahmed Abdel-Ati, est également impliqué dans l’affaire. Les deux ont nié les allégations.
Le verdict vient au milieu de la détérioration des relations entre l’Egypte et le Qatar. Poursuivant un appel de l’Arabie saoudite, le Caire a coupé les liens diplomatiques à Doha au sujet du prétendu soutien de l’émirat au terrorisme. Le Qatar est également un ardent défenseur de la Confrérie, le parti politique le plus populaire d’Egypte et le plus ancien du monde arabe, d’après lequel Morsi et de nombreux autres politiciens égyptiens se sont félicités.
Morsi a été le premier président démocratiquement élu de l’Égypte après la chute de l’ancien dictateur Hosni Moubarak en 2011. Il a été démis de ses fonctions lors d’un coup d’État dirigé par l’ancien chef des forces armées et l’actuel président Abdel Fattah el-Sisi. Depuis l’éviction de Morsi, des dizaines de milliers de membres de la Fraternité ont été arrêtés et poursuivis tandis que les hauts dirigeants du parti font face à des condamnations à mort ou à perpétuité.
La répression de la Fraternité a suscité une vague d’indignation dans le monde entier alors que les militants des droits et les gouvernements continuent de critiquer l’administration Sisi pour l’emprisonnement collectif des membres du parti.
La répression post-Morsi a également affecté de nombreux liens présumés avec des groupes militants hors la loi. (Source: http://www.presstv.com/Detail/2017/09/16/535370/Egypt-Morsi-Qatar-espionage)